Notre père et époux, Richard Joseph LeBlanc, a vécu sa vie à sa façon et, le 26 mars 2024, entouré de sa famille, il a quitté la terre.
Il a pris son premier souffle le 1er novembre 1927 dans une maison de campagne d’un petit village agricole du comté de Kent, au Nouveau-Brunswick. Il était le deuxième fils et le quatrième enfant d’Amanda Cormier et de Néri LeBlanc, dans une famille qui allait compter 14 enfants.
Sa mère Amanda a eu un impact profond sur sa vie. Il racontait souvent comment sa mère avait réussi à faire en sorte que lui et ses frères et sœurs se sentaient en sécurité et aimés malgré des circonstances difficiles. Dès son enfance, Richard était sensible aux difficultés de sa mère à subvenir aux besoins d’une famille grandissante avec peu d’argent, vivant de la ferme et d’un jardin saisonnier. Il a quitté l’école en cinquième année pour se consacrer à l’agriculture par nécessité, car son père travaillait à Moncton pour subvenir aux besoins d’une famille toujours croissante.
En 1949, alors que le travail devenait sporadique et qu’il n’avait pas beaucoup de possibilités d’emploi, Richard partait pour Toronto, parlant peu l’anglais et avec quelques dollars en poche. Il a trouvé un emploi au CNR et gardait de bons souvenirs des amitiés nouées avec ses collègues, et de son premier contact avec des personnes d’autres cultures. Jusqu’à quelques mois avant son décès, il parlait avec fierté des mots ukrainiens qu’il avait appris toutes ces années passées.
Notre mère, Bernadette l’a éventuellement rejoint et ils se sont mariés en juin 1954 à la paroisse du Sacré-Cœur, au centre-ville de Toronto. L’éclat de Toronto commençait à s’estomper et ils sont revenus à Moncton en 1957. Bien que Richard ait pu continuer son travail au CNR, il aspirait à être son propre patron et à maîtriser son propre destin. Il s’est essayé à la rénovation de maisons et a été approché par l’homme d’affaires Reuben Cohen, qui lui a proposé un contrat de sous-traitance. Bien que fier de cette offre, il l’a déclinée, et souhaitait explorer d’autres occasions.
Avec l’aide d’un contact familial, il a trouvé la passion de sa vie. Avec notre mère, il a créé Richard’s Furniture Ltd sur la rue St-George, en face de l’école Aberdeen. Ils ont ensuite déménagé l’entreprise à St-Antoine-de-Kent. Il attribuait leur succès à leurs talents combinés, au sens des affaires de notre mère et à ses efforts pour fournir des produits de qualité avec un excellent service à la clientèle. Il était très fier lorsque d’anciens clients lui disaient qu’ils utilisaient encore leurs meubles achetés des dizaines d’années auparavant.
L’entreprise a finalement été vendue à un membre de la famille élargie et Richard a travaillé à temps partiel pour préparer sa retraite. La grande maison à la campagne a été vendue et ils sont déménagés à Moncton, ce qui, selon notre père, a été l’une des périodes les plus heureuses de sa vie.
En 2002 et 2005 sont nés les seuls petits-enfants de nos parents, Charles et Claire. Ils ont ajouté une étincelle à la vie de nos parents, et ils se réjouissaient d’être une présence active auprès d’eux. Il y a beaucoup d’histoires de famille sur Richard qui fournissait toujours des biscuits Oreo, de la crème glacée et sa spécialité, des toasts avec des garnitures spéciales.
Richard s’intéressait à la politique locale et nationale. Il avait écrit de nombreuses lettres au rédacteur en chef du Times and Transcript avec l’aide de sa famille, guidé par son incroyable mémoire des événements passés. Il tenait un cahier avec les lettres publiées, le point culminant étant lorsque sa contribution devenait «la Lettre du jour». Son intérêt pour la politique ne se limitait pas à la rédaction d’articles d’opinion. Il admirait Dalton Camp, un compatriote du Nouveau-Brunswick, journaliste, politicien, stratège politique et commentateur. Si les possibilités d’éducation l’avaient permis, notre père aurait aimé être en mesure d’influencer l’orientation d’un gouvernement, compte tenu de son expérience personnelle de la pauvreté et des difficultés. Même si Richard ne connaissait pas le terme de stratège politique, il aurait excellé dans ce rôle.
Comme tout être humain, Richard avait sa part de défauts et d’imperfections, mais c’est le moment de s’émerveiller d’une vie bien vécue. Il est né sans avantage autre qu’une éthique de travail sans limites, une détermination à faire quelque chose de sa vie et un cœur tendre pour ceux qui sont confrontés aux défis de la vie. Pour citer Ralph Waldo Emerson, «…savoir qu’une vie a respiré plus facilement parce que vous avez vécu… c’est avoir réussi!». Dans ce contexte, la vie de Richard peut être célébrée.
Il laisse dans le deuil son épouse bien-aimée depuis presque 70 ans, Bernadette Léger; trois filles: Lucille (Gérard Arsenault), Lise (Roch Lavoie) et Linda (François Emond); ses deux petits-enfants adorés, Charles Richard et Claire Hélène.
Il laisse également ses frères: Walter, Donald (Claudette), et Clarence (Florence); ses sœurs: Eugenie (feu Angus), Géraldine (John) et Fernande (Arthur); sa belle-sœur Jeannette LeBlanc, son beau-frère Edouard LeBlanc, et plusieurs nièces et neveux.
Sont également dans le deuil ses belles-sœurs: Anita Melanson (feu Louis), Félexine Léger (feu Ulysse), Fernande Drisdelle (feu Laurie) et Thérèse Pollock (feu Bill); et plusieurs nièces et neveux.
Il fut précédé par ses parents, Amanda et Néri; ses sœurs et ses frères: Aline en bas âge, Sarah (feu Edgar), Normand (feu Yvette), Gerald, Rosaline (feu Albert), Imelda et Juliette (feu Harold); une belle-sœur Stella Léger (feu Yvon) et un beau-frère Ulysse.
La famille recevra les condoléances au Centre funéraire et de crémation Frenette, 88, rue Church, Moncton (506) 858-1900 le vendredi 5 avril de 14h à 16h et de 19h à 21h. Les funérailles seront célébrées le samedi 6 avril à 11h au Centre funéraire Frenette et seront aussi diffusées en direct; rendez-vous à la nécrologie de Richard sur le site web de Frenette. Au lieu de fleurs, en mémoire de Richard, un don peut être fait à la Fondation CHU Dumont ou au Moncton Headstart.
Vos messages de condoléances et dons peuvent se faire au www.salonfrenette.com.